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Tarte maxime
Dairy Technical Services / Cargill Animal Nutrition
Dairy Technical Services Specialist / Cargill Animal Nutrition
Donna Benschop, M.Sc., is a dairy technical services specialist with Cargill Animal Nutrition. 

La saison de récolte du maïs ensilage est à nos portes, ce qui en fait le moment parfait pour prendre un pas de recul et se poser la question suivante : qu’est-ce qui pourrait être fait différemment cette année pour maximiser l’énergie que votre troupeau ira puiser dans les fourrages? 

Bien que le marché de l’énergie soit à la baisse depuis quelques semaines, s’assurer que les nutriments dans votre maïs ensilage soient réellement disponibles et convertis en croissance, en lait et en composantes aura assurément un impact positif sur votre entreprise.  

L’énergie dans le maïs ensilage provient principalement de deux sources : l’amidon et la fibre NDF digestible. Le grain à lui seul contribue environ à 65 % de l’énergie de la plante et cette énergie provient à 70 % de l’amidon! 

C’est pourquoi le pourcentage d’amidon dans ce fourrage continue d’être un sujet de discussion. Toutefois, il est bon de préciser que ce n’est pas seulement le pourcentage total d’amidon qui est important, mais aussi l’amidon réellement digestible dans le rumen. Pourquoi, depuis quelques années, l’accent est-il autant mis sur l’amidon digestible au rumen? Le rumen est spécialement conçu pour convertir des « nutriments digestibles par le rumen ». 

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Le résultat de cette conversion en acides gras volatils et en protéine microbienne fournit à la vache environ 80 % de ses besoins en énergie et 60 % de ses besoins en acides aminés. L’amidon non disponible au rumen peut être digéré dans l’intestin et fournir une partie de l’énergie à la vache. Cependant, trop d’amidon dans l’intestin peut créer une acidose intestinale ou aller directement dans le fumier, ce qui sera alors une perte nette en énergie. Considérant le prix du maïs grain, il est judicieux de mettre l’accent sur le maïs digestible dans le tractus digestif et réduire l’amidon résiduel dans la fosse à fumier.

Plusieurs laboratoires offrent maintenant une estimation de l’amidon digestible au rumen, comme vous pouvez le voir dans la Figure 1. Cette analyse prend en considération plusieurs facteurs comme l’humidité de l’échantillon et une mesure de la dégradation de la protéine liant l’amidon dans le grain.

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Un facteur clé qui n’est pas lié à cette analyse de laboratoire est le travail physique du grain. Il est donc primordial de tenir compte de l’analyse de laboratoire, mais aussi de la façon dont le grain a été travaillé lors de la récolte afin de refléter réellement le pourcentage de l’amidon total digestible au rumen.  

Il existe plusieurs méthodes de régie aux champs et à la récolte qui peuvent avoir un impact significatif sur le pourcentage d’amidon digestible au rumen de votre maïs ensilage.

Récolter à la bonne humidité et maturité de la plante

Récolter à la bonne humidité améliore énormément vos chances de succès. L’humidité du plant entier (par la méthode du koster) l’emporte sur la méthode de la ligne de lait afin d’avoir une fermentation rapide et complète. Ceci permet de réduire les pertes de nutriments et de matière sèche. Le pourcentage d’humidité lors de la récolte varie selon vos structures d’entreposage, tel que montré dans le Tableau 1.

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Ajustement adéquat des rouleaux craqueurs

L’importance d’un ajustement adéquat des rouleaux craqueurs n’est jamais trop discuté! Des rouleaux inadéquatement ajustés peuvent résulter en plus de 15 % d’amidon perdu au rumen. Le Tableau 2 compare un échantillon procédé idéalement, moyennement et inadéquatement. L’impact de l’ajustement des rouleaux a un effet non seulement sur l’amidon digestible au rumen, mais aussi sur l’amidon perdu au niveau fécal, le potentiel de pertes de lait et un coût d’alimentation plus élevé pour compenser la perte d’amidon disponible. 


Une bonne inspection de l’équipement avant et pendant la récolte est essentielle pour maintenir un travail du grain idéal tout au long de la saison. Voici une liste des inspections qui doivent être faites: 

  • 20 % à 40 % de différentiel sur les rouleaux (peut varier selon le modèle et la compagnie de votre équipement)
  • Maintenir un écart entre les rouleaux de 3 mm ou moins
  • Réduire sa vitesse. Moins d’ensilage/heure permet généralement un meilleur craquage du grain
  • Les rainures sur les rouleaux sont très importantes; refaites les rainures au besoin ou changez les rouleaux

Une méthode simple pour évaluer si votre travail du grain est idéal est de prendre un échantillon du maïs ensilage dans un verre de 32 oz (4 tasses). Étendre l’échantillon sur une surface pâle et propre (comme du béton) et compter le nombre de grains entiers ou craqués seulement en deux. Idéalement, il devrait y avoir moins de deux grains entiers ou craqués en deux. S’il y en a plus, la vitesse dans le champ ou les rouleaux doivent être ajustés.

Avoir une réserve d’ensilage suffisante

Tout comme le vin, le maïs ensilage devient meilleur en vieillissant. Dans les deux premiers mois de fermentation, l’amidon digestible au rumen augmentera d’au moins 7 % et continuera d’augmenter graduellement jusqu’à un plateau après environ neuf mois postrécolte. Pendant cette phase anaérobique, la protéine liant l’amidon dans le grain commencera à se dégrader (protéolyse) rendant l’amidon de plus en plus disponible pour les bactéries du rumen. Maintenir un inventaire fermenté de trois mois aide à maintenir la production de lait (aide à remplir les journées additionnelles d’automne) et permet de réduire les coûts alimentaires.

L’ensilage de maïs est devenu un élément intégral de la majorité des rations laitières, puisque cet aliment est riche en fibre et en énergie. Pour maximiser la quantité d’énergie libérée de la plante vers l’animal, un effort supplémentaire est nécessaire – particulièrement lorsque vient le temps d’améliorer l’amidon digestible au rumen. La bonne humidité, la bonne méthode de récolte et la bonne maturité sont trois éléments clés dans le succès de votre ensilage. Ceci permet de réduire les coûts alimentaires, d’améliorer la performance de vos vaches et ultimement la profitabilité de votre entreprise.


Les références ont été omises, mais sontdisponibles sur demande.