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Ohirko emma
Editor / Progressive Dairy

Des problèmes tels que la destruction répétée des champs durant l'hiver, le retard ou l'impossibilité des semis et des récoltes, de même que l'incertitude des marchés du maïs et du soya, la variabilité du prix du lait et une pandémie mondiale ont rendu la planification de l'avenir extrêmement difficile. Pour offrir des conseils et une motivation à persévérer dans ces circonstances moins qu'idéales, le Dr John Goeser a présenté « Connecting forage quality dots to performance » (Relier les marqueurs de qualité des fourrages aux performances) dans le cadre de la série de webinaires Growing & Feeding Alternative Forages (Cultiver et alimenter des fourrages alternatifs) organisée par l'Université du Wisconsin – Madison Extension en avril 2020.

S'adapter à des conditions environnementales changeantes

Les stocks de fourrage sont de plus en plus déficients. Goeser explique cela en partie en raison des conditions météorologiques changeantes et mauvaises de ces dernières années. Il a fait remarquer : « Nous sommes en pénurie de fourrage parce que nous avons vécu tout, sauf une situation normale. » À titre d'exemple, Goeser a examiné les schémas météorologiques dans le Midwest et conclu que les dernières années ont reçu plus de pluie que la moyenne. Pour lutter contre cela, il faut envisager de nouvelles techniques de gestion, ainsi que des fourrages alternatifs. « Au-delà des fourrages d'urgence, nous devrions peut-être réfléchir à des fourrages alternatifs et à des méthodes d'exploitation différentes si, pour une raison ou une autre, c'est notre nouvelle normalité », a déclaré Goeser.

Des fourrages alternatifs

Goeser a fourni plusieurs exemples de fourrages alternatifs qui pourraient être bénéfiques et offrir plus de fiabilité que les fourrages d'urgence. Voici quelques-unes des cultures fourragères alternatives suggérées par Goeser pour les États-Unis :

  • Le maïs comme culture de couverture
  • Les graminées de saison fraîche
  • L’avoine
  • Les pois
  • Le sorgho et l’herbe du Soudan pour les régions plus chaudes
  • Le teff (sorgho nain)
  • Un mélange de graminées et de trèfles pour les saisons chaudes et froides

Pour évaluer le potentiel de certains de ces fourrages alternatifs, Goeser a recommandé d'examiner le rendement du fourrage et de le comparer à la quantité totale de matière sèche digestible (MS) présente, ou au coût par tonne de MS digestible. En outre, l'environnement de culture du fourrage est un facteur important à prendre en compte, car il influencera les décisions relatives aux fourrages alternatifs.

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Goeser a fait remarquer qu'il est important de se rappeler que « Les vaches ont des besoins en nutriments, pas en fourrage. » Il explique qu'une vache dont le régime alimentaire est composé de 25 % à 35 % de fourrage sera toujours en bonne santé.

Qualité du fourrage

Selon Goeser, l'objectif des producteurs devrait être de produire un fourrage de haute qualité et de viser un rendement élevé en MS. Produire pour la digestibilité des fibres est une bonne stratégie, car chaque demi-kilogramme d'amidon et de fibres digestibles « débloque » suffisamment d'énergie pour produire 1,6 kilogramme de lait. Goeser a fait remarquer que « Les vaches d'aujourd'hui peuvent fournir une réponse encore plus grande à la qualité du fourrage. » Cultiver en fonction de la qualité du fourrage permettra d'accroître la rentabilité des aliments pour animaux. En s’appuyant sur une étude, Goeser a indiqué qu'une augmentation de 10 % de la qualité pourrait permettre de dégager un potentiel de marge alimentaire supplémentaire de 30 cents par cent livres (hundredweight). L'augmentation de la qualité des fourrages peut également réduire les coûts d'alimentation, car les vaches mangeront moins tout en produisant la même quantité de lait.

Autres considérations

En plus de cultiver des fourrages alternatifs et de se concentrer sur la fibre et la qualité globale du fourrage, des mesures peuvent être prises pour atténuer les risques associés à l'évolution des conditions économiques et environnementales. Goeser a présenté des stratégies pour allonger la durée des stocks, le dépannage de l'analyse de la ration totale mélangée (RTM) et l'efficacité alimentaire. Plus d'une fois au cours de sa présentation, il a insisté sur la nécessité de se concentrer sur des inventaires de fourrage cohérents et sur la planification afin d'éviter tout excès ou manque important. Pour faire durer les inventaires, il a suggéré d'équilibrer l'alimentation des vaches avec des alternatives au fourrage et de maintenir des quantités de fourrage plus faibles. Un aliment moins coûteux, comme le soya, pourrait également être utile. Si l'on s'inquiète des problèmes liés aux RTM, il faut vérifier le profil nutritionnel des aliments et prendre en compte les facteurs d'efficacité alimentaire, comme la digestibilité de l'amidon sur le maïs à forte teneur en eau récolté par temps froid.

L'efficacité alimentaire peut être entravée par des facteurs moins évidents, comme la satisfaction des besoins énergétiques des vaches cliniquement malades. Les vaches malades ont des besoins énergétiques d'environ 2 kilogrammes de glucose par vache, ce qui équivaut à 3,2 kilogrammes de grains de maïs. Une malpropreté des aliments peut également affecter l'efficacité alimentaire. Les techniques de dépannage et les fourrages alternatifs peuvent être combinés pour offrir une plus grande certitude, car les facteurs sur lesquels les producteurs ont peu de contrôle continuent de changer.