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Ph.D. Student / University of British Columbia
Sydney Moore writes on behalf of Liquid Feeds Inc.
Havekes casey
Dairy Consultant / Dairy Health & Management Services
Casey Havekes was formerly a Dairy Management Specialist with the Cornell Cooperative Extension N...

La période de tarissement est essentielle pour les vaches laitières afin de permettre la régénération des tissus sécréteurs de lait et de préparer le pis pour une prochaine lactation optimale.

Cette période peut également être très stressante pour l‘animal en raison de changements sociaux, physiologiques et nutritionnels, ce qui accroît l’importance d‘être très attentif au cours. S’assurer que les vaches sont taries selon une méthode efficace pour réduire les infections intramammaires et linconfort, combiné à une alimentation et à une gestion globale appropriées, est essentiel pour la santé et la productivité des vaches lors de la lactation suivante. 

Cet article met en lumière cinq conseils pour favoriser une période de tarissement saine et réussie.

1. Réduisez progressivement la fréquence de traite dans la semaine précédant le tarissement

Un sujet courant mais controversé au sein de l‘industrie laitière est de savoir comment tarir correctement les vaches. Le tarissement brusque – lorsque les vaches sont traites normalement (2X ou 3X par jour) jusqu‘au jour du tarissement – est encore couramment utilisé. Le tarissement progressif, lui, réduit plutôt la fréquence de traite à environ 1X par jour pour réduire la production de lait avant le tarissement. Bien que certaines publications soient contradictoires quant à la méthode la plus efficace, la réduction graduelle globale est jugée plus efficace pour réduire la production de lait, accélérer linvolution mammaire et réduire la pression intramammaire. 

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En 2020, une recherche de lUniversité dHelsinki a en outre démontré les nombreux impacts positifs de larrêt progressif de la traite, notamment une réduction du stress et de linconfort ainsi qu’une amélioration du bien-être des vaches après le tarissement.

2. Visez à réduire la production de lait à 15 kilogrammes ou moins au moment du tarissement

Des recherches de lUniversité de Guelph et de lOhio State University ont révélé que la production de lait au moment du tarissement est le facteur le plus important corrélé à une infection intramammaire ou une mammite (Figure 1).

 

Les vaches ayant des rendements laitiers plus élevés au tarissement, soit de plus de 15 kilogrammes par jour, ont connu davantage de fuites de lait et dinfections intramammaires ainsi qu’une incidence plus élevée de mammite lors des lactations futures. 

Des chercheurs de lUniversité de la Colombie-Britannique ont également étudié limpact de sauter une traite la veille du tarissement; ils ont trouvé des résultats prometteurs en ce qui concerne la diminution encore plus grande de la production de lait avant le tarissement. Une autre stratégie pour limiter la production de lait avant le tarissement consiste à introduire une alimentation à faible teneur énergétique. Ensemble, ces efforts aideront les vaches à atteindre un seuil cible de 15 kilogrammes ou moins au tarissement.

3. Soyez minutieux, constant et patient avec (ou sans) le traitement au tarissement

Si vous utilisez un traitement au tarissement, assurez-vous que chaque trayon est soigneusement nettoyé avec un désinfectant, que les antibiotiques sont administrés correctement et que les trayons sont correctement scellés. 

Bien que cela puisse sembler rendre vos tâches quotidiennes éprouvantes, ces petits gestes sont cruciaux pour la santé mammaire de vos vaches et leur productivité lors de la prochaine lactation. Alors que les préoccupations entourant lutilisation d‘antibiotiques continuent daugmenter, les chercheurs ont étudié et comparé de manière approfondie l’utilisation des traitements au tarissement général et sélectif. Consultez votre vétérinaire lorsque vous envisagez une approche pour tarir vos vaches.

Opter pour le traitement au tarissement sest avéré efficace dans certaines circonstances, mais il ne sagit pas d’une approche universelle. Les chercheurs développent encore des modèles mathématiques pour identifier de bonnes candidates pour cette approche et, bien que le potentiel soit énorme, une attention particulière doit être portée au moment de prendre ces décisions dans votre troupeau. 

Noubliez pas que chaque cas de mammite coûte annuellement aux producteurs laitiers environ 660 $ par vache. À terme, être proactif et prendre la décision qui convient le mieux à votre régie et à vos vaches sera toujours rentable.

4. Offrez à vos vaches une alimentation appropriée

Au cours de la dernière décennie, l’alimentation des vaches taries est devenue un sujet brûlant, plusieurs chercheurs et professionnels de lindustrie faisant la promotion d’une alimentation à apport énergétique contrôlé qui consiste à nourrir les vaches juste assez – ni trop ni trop peu. Ce type d’alimentation incorpore de grandes quantités de fourrages à faible teneur en nutriments, comme la paille de blé, afin de réduire la densité énergétique alimentaire et de limiter le gain de condition de chair. Lorsqu‘elle est gérée correctement, une telle alimentation s’avère efficace pour favoriser la santé métabolique après le vêlage.

Portez une attention particulière à la taille des particules de paille dans l‘alimentation, car des recherches récentes de lUniversité de Guelph ont démontré les effets positifs dans l‘alimentation de la paille ayant une longueur de coupe de 2,5 centimètres par rapport à celle d’une longueur de coupe de 10 centimètres. 

Dautres recherches de lUniversité de Guelph ont également fait la preuve que l’ajout d’un supplément liquide à base de mélasse conçu spécialement pour les vaches taries, tel que le Promix Dry Cow, préparera le rumen en faveur de l‘alimentation des vaches fraîches. Ces avantages comprennent une amélioration de l‘apport alimentaire dans la semaine qui précède le vêlage, une réduction du tri de la ration et une baisse des niveaux de bêta-hydroxybutyrate (BHB) trois semaines après le vêlage. De plus, faites attention aux niveaux de minéraux dans l’alimentation préparatoire au vêlage. Des suppléments anioniques ou un liant calcique sont couramment ajoutés dans l’alimentation des vaches taries pour aider au contrôle du risque de fièvre de lait.

5. Réduisez les facteurs de stress

La période de tarissement est une période stressante pour les vaches car il y a plusieurs changements et défis auxquels elles seront confrontées dans un court laps de temps. Alors que certains de ces facteurs de stress, tels que des changements alimentaires ou d’enclos, sont inévitables, dautres peuvent être contrôlés et réduits grâce à une bonne gestion.

Évitez autant que possible d‘introduire de nouveaux animaux dans lenclos. Chaque fois que cela se produit, les interactions hostiles augmentent tandis que le temps d‘alimentation et de repos diminue, ce qui est particulièrement néfaste dans les semaines précédant le vêlage. 

De plus, la densité pendant cette période doit être inférieure à 100 % afin que toutes les vaches aient accès à un espace de repos et d‘alimentation dont la recommandation est de 76 centimètres par tête. Gardez à l‘esprit que les besoins en espace augmenteront naturellement au fil de leur gestation. Par conséquent, dans l’enclos des vaches en préparation de vêlage, prévoyez autant que possible une stalle de largeur suffisante – d’au minimum 100 pieds carrés d‘espace de litière par vache.

Enfin, des recherches récentes de l‘Université de Floride ont mis en évidence limportance de mettre en place des moyens de réduction de la chaleur pendant la période de tarissement, non seulement pour la mère mais aussi pour le veau. Rafraîchir les vaches pendant cette période peut augmenter la croissance mammaire, entraînant ainsi une meilleure production tout au long de la lactation de même qu’une immunité améliorée, tout en favorisant la consommation volontaire de matière sèche (CVMS) durant la période de tarissement.

Sydney Moore est étudiante au doctorat à l‘Université de la Colombie-Britannique. Casey Havekes est une spécialiste régionale de la gestion laitière au sein de la Cornell Cooperative Extension. Ensemble, elles ont rédigé cet article au nom de l’entreprise Liquid Feeds Inc.

Les références ont été omises, mais sont disponibles sur demande. Cliquez ici pour envoyer un courriel à un rédacteur.