Alors que le secteur agricole canadien fait le bilan des défis rencontrés au cours de la saison de récolte précédente, l’industrie se confronte aux effets continus des mycotoxines dans l’alimentation des animaux de ferme.

Burbano ana
Coordinatrice Marketing / Alltech Québec
Weaver alexandra
Global Technical Support / Alltech

Dans cet article, nous explorons l’importance de la gestion des mycotoxines pour les animaux d’élevage, particulièrement l’impact des mycotoxines sur les vaches laitières, en utilisant les informations des rapports d’analyse de la récolte 2023 d’Alltech pour le Canada.

La menace cachée des mycotoxines

Les mycotoxines, des toxines naturelles produites par certaines moisissures, ont été liées à divers problèmes chez les animaux d’élevage. Des études indiquent que les mycotoxines peuvent réduire l’apport alimentaire, affaiblir la réponse immunitaire, endommager l’intégrité intestinale et avoir des impacts négatifs sur la reproduction.

Tous ces défis représentent un fardeau économique substantiel pour les producteurs. Reconnaître et traiter ces menaces cachées est crucial pour maintenir la santé des animaux et optimiser la production.

Analyse de la récolte 2023

Cette année, près de 900 échantillons de nouvelles récoltes de grains et de fourrage ont été testés à travers le Canada. Trois toxines du genre Fusarium, notamment le déoxynivalénol, le zéaralénone et les toxines T2-HT2, ont été au centre de l’analyse, car elles présentent généralement les risques les plus élevés au Canada. Les résultats, compilés dans les rapports d’analyse de la récolte 2023, offrent des perspectives précieuses sur la prévalence des mycotoxines.

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Dans l’ensemble, ces résultats montrent que toutes les matières premières ont un potentiel de contamination par les mycotoxines. En général, les fourrages et les produits à base de maïs peuvent présenter un risque plus élevé, et ce risque augmente généralement vers l’est du Canada. Cependant, une conclusion importante de l’analyse est que de faibles niveaux de mycotoxines ne se traduisent pas par un risque nul. Même des niveaux apparemment inoffensifs de mycotoxines peuvent avoir des effets délétères sur la santé des animaux lorsqu’ils sont consommés sur une longue période.

De plus, la combinaison de plusieurs mycotoxines augmente le risque total auquel l’animal est exposé, en raison de la relation additive et du potentiel synergique entre les mycotoxines. Cela souligne la nécessité d’une vigilance et d’un suivi continu.

Risques combinatoires

Des risques significatifs découlent de la combinaison de deux ou plusieurs mycotoxines. Alors que certaines mycotoxines individuelles peuvent être considérées comme présentant un faible risque, leur impact cumulatif peut entraîner des problèmes de santé graves pour les animaux. Ce facteur de risque varie selon les différents ingrédients alimentaires couramment produits et utilisés au Canada, créant ainsi la nécessité d’une approche nuancée de la gestion des mycotoxines.

Impact sur les vaches laitières au Québec : aperçus des rapports

Examinons de plus près l’impact des mycotoxines sur les vaches laitières, en utilisant des exemples issus des rapports :

Maïs ensilage :

  • Mycotoxines évaluées : Déoxynivalénol, toxines T2/HT2, zéaralénone
  • Niveaux moyens : Déoxynivalénol (1 104 parties de milliard [ppb]), toxines T2/HT2 (135 ppb), zéaralénone (322 ppb)
  • Occurrence au-dessus de la LOQ (limite minimale de quantification) : Déoxynivalénol (73,0 %), toxines T2/HT2 (38,0 %), zéaralénone (82,0 %)

Impact sur les vaches laitières :

  • Quantité équivalente de risque (REQ) moyen : -0,63 kg par vache par jour
  • Perte quotidienne estimée de lait par vache : -192 kilogrammes par vache (perte de lait estimée sur une lactation de 305 jours)
  • Augmentation estimée du comptage des cellules somatiques (CCS) : +90,7 %

Maïs grain :

  • Mycotoxines évaluées : Déoxynivalénol, toxines T2/HT2, zéaralénone
  • Niveaux moyens : Déoxynivalénol (1 110 ppb), toxines T2/HT2 (87 ppb), zéaralénone (185 ppb)
  • Occurrence au-dessus de la limite minimale de quantification (LOQ) : Déoxynivalénol (75,0 %), toxines T2/HT2 (60,0 %), zéaralénone (95,0 %)

Impact sur les vaches laitières :

  • REQ moyen : -0,4 kilogramme par vache par jour
  • Perte quotidienne estimée de lait par vache : -123 kilogrammes par vache (perte de lait estimée sur une lactation de 305 jours)
  • Augmentation estimée du CCS : +58 %

Ces exemples mettent en lumière l’impact variable des mycotoxines sur différents ingrédients alimentaires et les risques associés pour les vaches laitières. La surveillance proactive, la reconnaissance des risques nuancés et la mise en œuvre de stratégies ciblées restent cruciales pour garantir la santé des animaux et optimiser la productivité année après année.

Visitez le site Web d'Alltech pour lire les rapports complets.