La paratuberculose survient lorsque les vaches sont infectées par Mycobacterium avium ssp. paratuberculosis (MAP).

On estime que 42 % des troupeaux canadiens comptent au moins une vache infectée. De plus, les études montrent que dans les troupeaux comptant au moins une vache positive, environ 10 % des vaches sont infectées.

Comment se produit une infection par MAP et quel est l’effet de cette infection?

Les veaux sont les plus susceptibles d’être infectés, et ils le deviennent généralement parce qu’ils ingèrent du fumier d’animaux plus âgés infectés présents dans l’environnement lors du vêlage. Ils peuvent aussi être infectés dans l’utérus ou en ingérant MAP via le lait ou le colostrum. 

Même si les veaux sont infectés par MAP au début de leur vie, il peut s’écouler des années avant que les signes cliniques apparaissent. Pendant tout ce temps, les vaches progresseront à travers les stades suivants :

  • Stade 1 : L’animal est infecté et pourrait excréter de faibles quantités de MAP dans l’environnement. Ce stade concerne généralement les veaux, les génisses et les animaux de moins de 2 ans.
  • Stade 2 : Stade subclinique. Les animaux semblent en bonne santé, mais excrètent des quantités faibles à modérées de MAP.
  • Stade 3 : Début de l’apparition des signes cliniques, tels que de la diarrhée intermittente et une perte de poids. Les animaux excrètent des quantités faibles, modérées et élevées de MAP.
  • Stade 4 : Stade terminal. Ce stade survient souvent chez les animaux plus âgés (5 à 9 ans). Les signes cliniques comprennent une émaciation grave, de la diarrhée et une enflure de la mâchoire. La quantité de MAP excrétée est très élevée.

Quels sont les impacts de la paratuberculose?

Beaucoup d’études ont montré que la paratuberculose a des effets importants sur les bovins, même lorsqu’il n’y a aucun signe de la maladie. Ces effets incluent les suivants :

Advertisement
  • Réduction de la production de lait
  • Réforme prématurée
  • Nombre plus élevé de cas de mammites dans les troupeaux positifs
  • Réduction de la valeur à l’abattage en raison d’un mauvais état de chair

Quels sont les coûts économiques?

Les Dres Herman Barkema, Phil Rasmussen et David Hall ont mené une étude afin d’examiner les coûts économiques de la paratuberculose pour les producteurs canadiens. Ils ont estimé les pertes annuelles dans les troupeaux infectés à 47 $ dollars canadiens par vache, soit une perte d’environ 1 % des revenus du lait. Les pertes étaient dues à une réduction de la production de lait par les bovins infectés (68 %), à une réforme prématurée (22 %) et à la réduction de la valeur à l’abattage (10 %). Ces chiffres variaient selon la province (Figure 1). En cumulant le tout, le coût annuel serait de 23 millions de dollars canadiens pour les fermes laitières du pays. 


Comment réduire les pertes économiques dues à la paratuberculose?

Cette étude a révélé que c’est en modifiant le nombre de vaches infectées dans le troupeau qu’il était possible d’avoir le plus grand impact sur le coût de la paratuberculose par vache (p. ex. une réduction de la proportion de vaches infectées de 15 % à 5 % faisait diminuer le coût par vache de 34 $ dollars canadiens). 

Pour réduire le nombre de vaches infectées, il est important de minimiser le risque que les jeunes veaux entrent en contact avec MAP. Chez les jeunes bovins, les infections peuvent être réduites en utilisant des enclos de vêlage distincts pour les vaches positives et négatives à la paratuberculose, en ne donnant pas de colostrum provenant de vaches positives, en offrant du lait de remplacement et en minimisant le contact avec les fèces des bovins adultes. Pour les bovins adultes, utiliser une méthode de test et de réforme peut aider à réduire la prévalence et la propagation de la paratuberculose. Il est donc important de travailler avec votre médecin vétérinaire afin de créer une stratégie adaptée à votre troupeau pour réduire l’impact de la paratuberculose.

L’étude a été menée dans le cadre de la Chaire de recherche industrielle en maladies infectieuses des bovins laitiers du CRSNG financée par le CRSNG, Alberta Milk, BC Dairy Association, les Producteurs laitiers du Canada, les producteurs laitiers du Manitoba, Lactanet, SaskMilk, Merck Santé Animale et le Westgen Endowment Fund.

Cet article a été rédigé par le Conseil en Communication Agricole et Recherche Epidémiologique (ACER), Guelph, Ontario; Herman W. Barkema, Département de santé des animaux de production, Université de Calgary.