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Mcbride matti
Editor / Progressive Dairy

Le 10 octobre dernier, les membres de l’industrie se sont réunis en mode virtuel pour assister à la Session ouverte de l’industrie présentée par Lactanet. Animée par Filippo Miglior de l’Université de Guelph, la session comprenait des présentations de plusieurs experts de Lactanet ainsi que des discussions ouvertes et une période de questions.

Le PDG de Lactanet, Neil Petreny, a donné le coup d’envoi de cette rencontre par une mise à jour de l’entreprise, discutant de quelques aspects sur lesquels l’organisation a travaillé. Il a notamment été question des modifications de l’indice de performance à vie (IPV), de la gestion des transitions, des alertes ProfiLab pour l’analyse des données des robots de traite et les connexions de données. Lactanet établit également des connexions de données avec plusieurs entreprises dont DeLaval, GEA, Lely, Afimilk, smaXtec et Qualitas dans le but de créer des connexions en temps réel entre la ferme et l’organisme. Des travaux utilisant l’intelligence artificielle sont en cours au sein de Lactanet afin d’identifier les différences dans les acides gras; aussi, les systèmes de traite automatisés continuent d’être un sujet de conversation au sein de l’industrie puisque le nombre de vaches traites par un robot atteint 22 % des troupeaux avec lesquels Lactanet travaille.

La généticienne Hannah Sweett, elle, a répondu aux préoccupations concernant les évaluations des caractères de conformation ayant une valeur optimale intermédiaire. Les évaluations génétiques sont désormais publiées au moyen de codes alphanumériques au lieu de valeurs positives ou négatives. Par exemple, la stature peut afficher le code 6T (T = Grand) comparativement à +4,27 auparavant. Sweett a présenté plusieurs options d’affichage qui peuvent être utilisées en ligne et a expliqué comment une valeur optimale intermédiaire peut aider à « améliorer la compréhension des caractères de valeur intermédiaire » et à éliminer la confusion entourant la sélection linéaire. Des ressources sont disponibles sur le site Web de Lactanet pour aider à comprendre les caractères linéaires de conformation.

De son côté, Brian Van Doormaal a présenté de nouvelles idées concernant l’IPV. Les IPV ont été introduits pour la première fois en 1996. À mesure que l’industrie laitière a évolué, il est désormais nécessaire de disposer d’un IPV plus précis qui reflète le calibre des vaches en production à l’heure actuelle. Van Doormaal a expliqué comment un « IPV modernisé », en plus d’inclure la production, la durabilité, l’efficience alimentaire ainsi que la santé et la fertilité, s’étend désormais à la production, à la longévité, à la santé et au bien-être, à la reproduction, à la « trayabilité » ainsi qu’à la durabilité. Les sous-indices officiels seront créés et publiés à la fois isolément et combinés dans l’IPV.

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Gerrit Kistemaker a quant à elle discuté des évaluations de la fertilité de la semence sexée. Les analyses démontrent que la fertilité individuelle des taureaux diffère selon qu’il s’agisse de semence sexée ou conventionnelle et des travaux sont en cours dans le but d’évaluer chaque type de semence. Les données sont extraites des registres des centres d’insémination artificielle (IA) ou des registres laitiers, bien que les registres d’insémination provenant de sources diverses n’indiquent pas toujours si une paille est conventionnelle ou sexée. Les travaux se poursuivront afin d’améliorer la précision des données fournies aux producteurs. Actuellement, huit taureaux Ayrshire, 124 Holstein et 17 Jersey présentent des indices de fertilité officiels à la fois pour la semence conventionnelle et sexée. Dès le début de 2024, Lactanet espère être en mesure d’afficher les évaluations en question sur son site Web.

Concernant l’un des plus grands sujets de discussion en 2023, Allison Fleming a abordé les formalités entourant le Veau en décubitus. Bien que le nom de cette maladie génétique récessive reste à déterminer formellement – elle est aussi identifiée sous le nom de Syndrome de faiblesse musculaire précoce chez les Holstein – des organismes américains et canadiens collaborent pour déterminer quelles mesures doivent être prises à partir de maintenant. Fleming a aussi expliqué quand le gène récessif est apparu pour la première fois dans la race Holstein en 1984 et a identifié plusieurs taureaux qui ont influencé sa propagation. Les tests effectués en 2023 ont démontré que 97 % des taureaux d’IA testés génétiquement sont exempts de ce gène récessif. Le Council on Dairy Cattle Breeding (conseil de l’élevage des bovins laitiers – CDCB) et le l’USDA Animal Genomics and Improvement Laboratory (laboratoire américain de génomique et d’amélioration des animaux) travaillent au développement d’un test d’haplotype et au calcul des probabilités d’être porteurs. Par la suite, la généticienne a poursuivi en notant que la génomique contribue à « la progression des troupeaux et à la régression des mauvais gènes ». Elle a enfin encouragé les participants à « signaler quoi que ce soit d’inhabituel » qui pourrait être observé dans les troupeaux afin de détecter plus tôt des gènes récessifs comme celui-ci.

Puis, s’adressant à nouveau aux participants, Brian Van Doormaal leur a présenté le programme Résolutions de Lactanet. Ce programme permet aux producteurs laitiers inscrits de soumettre leurs idées. Van Doormaal a mentionné certaines des résolutions soumises antérieurement et a donné des exemples de la manière dont les producteurs peuvent formuler des idées, participer aux discussions et voter en ligne sur les résolutions proposées. Depuis le lancement du programme en 2021, pas moins de 40 résolutions ont été approuvées. La plupart des résolutions ont trait à la gestion des troupeaux ou à la génétique. L’organisme travaille actuellement sur des résolutions liées à la diversité génétique, à la publication d’haplotypes, aux données génétiques et à l’utilisation d’un calculateur de consanguinité. Quant aux résolutions pour 2024, il est d’ores et déjà possible d’en soumettre.

Pour conclure la journée, la période de questions s’est avérée fort animée, comportant de nombreuses questions concernant les différentes versions de présentation des caractères en ayant recours à une valeur optimale intermédiaire, la modernisation des IPV, les évaluations de fertilité de la semence sexée et la faiblesse musculaire chez les Holstein. 

Pour voir ou revoir les présentations offertes lors de cette Session ouverte de l’industrie, visitez le site Web de Lactanet.